De manière paradoxale, les métiers liés à la photographie ne cessent de souffrir d’une baisse d’activité (déclin de la presse écrite, apparition des banques d’images gratuites, prépondérance de la vidéo, culture de l’instantanéité qui veut que l’on ne prenne plus le temps de regarder et qu’il faille toujours plus de mouvement) tandis que l’image n’a jamais autant compté. La publicité, la communication, les entreprises, les services publics, les particuliers, chacun en consomme et en produit. Dans le même temps, les lieux dédiés à la photo se multiplient (Arles, Maison Européenne de la Photographie, Jeu de Paume, Le Bal, diverses fondations et musées, concours photo organisés par les marques, les villes, ouverts au plus grand nombre…) et jamais il n’a été autant produit d’expositions photographiques sur les grilles des monuments, des instituions, des sièges sociaux. C’est à ce paradoxe que s’attache les trois séries dédiées au métier de photographe, « La photographie exposée » (dans les lieux dédiés pour publics avertis ou à initier), « La photographie dans l’espace public » (transports, services publics, jardins…) et enfin « Boutiques et appareils », qui célèbre les boutiques des photographes et de vente de matériel ancien, en voie de disparition.